Il est 12h. Le soleil est écrasant. Il nous cuit, nous
réchauffe, nous irradie. Il nous rappelle que nous ne sommes que de petits
lambeaux de chairs exposés et soumis à sa toute puissance. La scène se déroule
à proximité de la place Jemaa el Fna, littéralement « la place des
trépassés »…
La négociation est âpre et virulente… Tata Warkbah, pleine
de fougue, se démène pour obtenir la meilleure offre. Elle fait face à un
vilain Marrakchi aux moustaches intrépides. L’homme est de petite taille. Il
mène sa barque, le regard froid, empreint de dureté et de vivacité. Il pêche.
Il a hameçonné ses proies. Il resserre les mailles du filet. Il ne lâchera pas.
Il ne lâchera rien. Il ne lâche jamais rien. Il est tout puissant.
Nous montons dans son taxi collectif. Un couple nous accompagne :
une américaine et un irakien. Je discute avec l’américaine. Elle bosse à
Détroit : la ville du grand, de l’irremplaçable Eminem. Elle vend des
pièces détachées pour véhicules. Elle connait les références de chacune des
pièces par cœur. Ces numéros la hantent chaque jour et chaque nuit. Elle est pourtant
pétillante et pleine de vie.
Comme d’accoutumé, Lou a la langue bien pendue. Elle échange
avec Tata Warkbah. Le chauffeur, quant à lui, discute avec le mari de
l’américaine.
Le bitume trace sa route au milieu d’un sol rouge et
uniforme. Une couleur que l’on retrouve partout : le sol, les murs, les
maisons, le coucher du soleil en fin d’après-midi… Marrakech, la rouge…
Au bout d’1h de route, Lou demande à faire une petite pause
pipi. Lou a parlé tout au long du trajet. Parler, ça donne soif. Et lorsque
l’on boit beaucoup, on doit, naturellement, par la suite, satisfaire à
certaines autres envies…
Un quart d’heure plus tard, nous arrivons à destination… La
vallée de l’Ourika se dévoile à nous. Nous y rejoignons Hassan et Ibrahim qui sont
nos guides pour cette expédition.
Nous commençons par une petite pause, en terrasse. Nous
dégustons un délicieux thé à la menthe, savamment oxygéné. Le principe du
restaurant est intéressant… Un bon nombre de tables sont installées dans le lit
du cours d’eau. On peut donc déjeuner, se restaurer, se désaltérer, les pieds
et jambes dans l’eau, une partie du corps immergée dans la rivière. Alors que
nous aurions pu nous y essayer, nous décidons de ne pas tenter l’expérience…
Est-ce par conformisme ? Notre goût de l’aventure se serait-il
altérer ? Ou peut-être n’est-ce au contraire pas suffisamment aventureux
pour nous ?
La chose est apparemment assez appréciée, notamment l’été,
par forte chaleur. Pour que le concept puisse fonctionner durablement, le
gérant doit naturellement pouvoir anticiper les crues potentielles. C’est le
restaurant du frère d’Hassan. Un peu plus tard, il nous confie que ce dernier
est à l’initiative de cette idée. Le principe a ensuite été dupliqué par de
nombreux restaurateurs installés dans la vallée. Il nous explique également qu’un
certain nombre de tables et de chaises ont pris la poudre d’escampette, une
nuit, après que la vallée ait connu un épisode orageux intense.
Assez rapidement, je me fais assaillir par les vendeurs
locaux. Malgré moi et malgré les préceptes qui m’ont été, pour l’occasion,
inculqués par Tata Warkbah, je cède. Ensuite, c’est le grand défilé… Journée
porte ouverte. Les vendeurs m’assaillent avec insistance, les uns après les
autres. Puis c’est au tour des musiciens de venir perturber ce petit instant
que j’espérais plein de calme et de sérénité.
Lou découvre les toilettes à la Turc. C’est la première fois
qu’elle s’y essaye… Un petit incident plus tard, nous sommes fin prêt à partir.
Le pont est beau, mais ça fait un petit peu peur... C'est impressionnant...En dessous d'un pont, en principe, il y a de l'eau. Mais ici, il y a de la terre et un tout petit ruisseau... C'est un peu bizarre tout ça...
La mule sur laquelle je suis monté était très gentille. Elle s'appelait Alice. En fait, c'est moi qui l'ait surnommé ainsi !
On a monté encore et encore jusqu'à apercevoir les montagnes blanches. Car c'est ça la randonnée, on monte et on monte. On monte toujours... Mais parfois on descend, pour remonter après.
Ici, nous avons vu du sable. C'est bizarre, on dirait que les montagnes sont en sable... En fait, il se pourrait bien que les montagnes soient, en réalité, un mélange de cailloux et de sable.
Ici, c'est ma tata qui est sur la photo. Il y a des montagnes blanches derrière, mais il n'y pas d'oiseaux.
On est alors arrivé dans un village avec plein d'habitants pas comme nous. Ils ne parlent pas la même langue.
Au loin, nous voyons de la neige qui ne fond pas avec le soleil.
Comme dans tous les villages on a vu une église (mosquée). Elle ne ressemblait pas aux églises habituelles.
On avait un peu l'impression d'être dans une vraie ville abandonnée avec des maisons en terre.
Puis nous avons bien mangé. Nous avons pris un bon goûter, même si le beurre n'était pas très bon à mon goût. Il y avait des crêpes et de l'huile... Un peu bizarre tout ça...
Papa a pris plein de photos. Mais maman n'apparaissait sur aucune, car elle n'était pas avec nous.
Panda roux (la star du moment) est même monté sur la mule.
Puis nous sommes reparti. Nous avons quitté le petit village pour aller vers les grands rochers. De là bas le village était tout petit.
Lorsque nous passons par des collines escarpées, je vais sur la mule. Je n'ai pas souvent mis le pied par terre.
Pendant la randonnée, nous avons vu plein d'animaux en liberté. On a vu des mules, des moutons et des ânes.
Avec le soleil qui se couchait, on avait l'impression que certain arbres étaient gris et noirs.
Je trouvais incroyable d'être face à des collines blanches aussi belles. La randonnée, ça permet de voir plein de beaux paysages.
Le coucher de soleil orienté vers un petit rocher était très beau, il avait la même couleur que la terre. Puis nous sommes rentré. Nous avons mangé. J'ai bien mangé. J'ai dormi en 1ère, car j'étais fatiguée. Durant le séjour, j'ai appris plein de mots : hafek, choukrane, salam aleykoum. Nous repartons le lendemain matin. Au lever du soleil, nous avons entendu le coq.
Hassan, le guide, m'a appris que les mules mangeaient des figues de barbarie. Pourtant, nous, les humains, nous ne pouvons pas les manger comme ça, car il y a plein de pics dessus. J'ai mis la main sur un ou deux cactus. Ça pique. Il y a plein de petits piquants.
Nous passons par un village. J'ai l'impression qu'il est abandonné.
Sur notre route, nous croisons plein de jolies terrasses.
Nous avons également vu plein de rochers, mais nous n'avons pas vu d'ours.Dommage, j'aurai bien aimé en voir.
Puis papa part tout seul avec Hassan. Ils continuent à marcher. Il y avait un grand rocher très dur à escalader.
Ils ont vu une grande cascade. Moi, pendant ce temps, j'ai vu des nuages en forme de lapin, de girafe et d'ours (Mouais...).
Puis, nous avons mangé un délicieux tajine. C'était très beau et très bon. De mon côté, j'ai ouvert une épicerie et j'ai préparé une bonne soupe. J'ai embêté un peu tata et papa.
Pour rigoler, Hassan m'a emprunté mes lunettes de soleil... Puis nous sommes reparti en randonnée.
Nous continuons notre route. Au loin, il y a plein de petits jardins, de collines et d'arbres enchantés.
Papa avait mal à la tête à cause du soleil. Alors, il a mis un foulard sur sa tête.
Puis, nous sommes passés par un chant de cactus... Aaaaah Aaaah au secours !!!!
Puis, j'ai trouvé de petits feuillages. En les frottant, ça libérait une odeur que j'adorais.
Arrivés en haut d'un grand rocher, nous nous sommes amusé à faire l'avion qui décolle avec papa.
Sur la route du retour, la mule marche à petit pas. En fait, tout s'est bien passé, même si nos cœurs et nos corps étaient un peu fatigués. La mule aussi était un peu fatiguée. Pour finir, nous sommes arrivés à un parking où nous avons attendu un taxi. J'ai mangé une orange en attendant.
Au revoir les amis. A la prochaine fois.
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