J’ai mal dormi. Il est 7h15 lorsque
je me décide à me lever. Je suis réveillé
depuis un moment. Autour de moi, mes coéquipiers semblent
encore en proie au sommeil. Je prends le soin de mettre un terme à
l'enchantement comme d'accoutumé. Mais ce matin, je n’insiste
pas.
L’autre truffe du salon de thé
nous attend pour 8h30. Au préalable, il nous faut remballer
notre fatras. Nous rejoignons la bâtisse à l’heure
voulue.
Au menu : Beans à la tomate
et bacon… On dirait qu’il manque les œufs et le black pudding.
Ils n’arriveront jamais jusqu’à notre table… Vil
imposteur, homme sans paroles, maître menteur, au XIIIe siècle,
William Wallace t’aurait pendu haut et court pour le quart d’un
tel mensonge. Je te brûlerai bien, sur un bûcher, ce
matin même. Mais tu as de la chance, le bois se fait rare et
humide par ici et j’ai d’autres projets pour cette journée…
Sans quoi, il eût pu en être tout autrement. Le pauvre homme,
mérite-t-il cet acharnement ?
J’utilise son réseau internet
pour correspondre avec ma femme et pour procéder à
quelques virements bancaires. Je lève le nez pour m’emparer
d’une seconde tranche de pain… Il est trop tard. Les nettoyeurs
qui m’accompagnent ont fait table rase, au sens littéral.
Chacun a mangé ses 2, 3 ou 4 tartines. J’ai l’impression
d’être le grand perdant de ce jeu de rapidité. Ce
petit-déj a un goût de trop peu, j’en fais la
réflexion à mes partenaires. Qu’à cela ne
tienne, j’ai quelques réserves personnelles stockées
au sein de ma ceinture abdominale et mes coéquipiers se
rationnent à hauteur d’une malheureuse tranche de pain, par
jour, depuis le début du trek. Mais pour le principe, c’est
pas très sport.
Je n’ai plus de tabac ou presque…
Après avoir quelque peu négocié et m’être
âprement incliné, je parviens à taxer une clope à
Nic Zubrowka qui me fait bien comprendre que cette offrande ne
pourra, trop souvent, être renouvelée. Je ne l’avais
pourtant jusqu’à présent pas sollicité outre
mesure. Gagné par la pitié, Mac Fire me lâche un
peu de tabac. Je déteste supplier, devoir en arriver là.
Cette matinée me gonfle déjà.
La vie en groupe implique parfois plus de désagréments
que d’avantages. C’est décidé, c’en est fini des
déconvenues. Ce matin, je ne subirai pas l’inertie
collective. Je décampe du salon de thé et fuse, seul,
sur le chemin, tel un feu follet écervelé et boudeur.
Je marche depuis un moment. J’ai
dépassé notre campement ainsi que le hameau que nous
avons rejoint hier soir afin de nous acquitter de notre droit de
couchage. Je pénètre dans une forêt de pins
traversée d’une large piste forestière. Je tombe sur
un embranchement. J’écoute mon intuition et effectue une
lecture rapide du descriptif. Mon choix est instantané.
J'emprunte le chemin de droite. Je marche d’un pas résolu,
bien décidé à conserver mon avantage sur le
reste de l’équipe. Le topoguide semble confirmer la décision
que je viens de prendre. Absorbé par son interprétation,
je continue à évoluer en m’affranchissant de mon
environnement immédiat. La glissade est belle, phénoménale,
mémorable. Just tourb it. J’en perds mes lunettes. Tel un
désaxé mental, je ris seul de cette splendide cascade
tout en poursuivant ma route. Au bout d’un quart d’heure, je
rejoins une autre piste. Elle remonte à travers la forêt
et serpente entre d’immenses pylônes destinés à
acheminer un réseau haute-tension d’électricité.
Une balafre dans les Highlands, la balafre d’une civilisation, la
nôtre… L’humanité se croit tout permis et se permet
tout. Cette balafre, c’est le témoignage d’une
civilisation qui s’est développée. Je dois admettre,
faire abstraction. Il est trop tard… Chaque règne connaît
apogée et déclin, c’est ainsi fait. Les dinosaures
ont laissé moins d’empreintes. Et les midges en laisseront
encore moins.
Je poursuis ma route. Le soleil chauffe
et je sue. Soudain, j’aperçois au détour d’une
courbe, des randonneurs devant moi. Ils sont 5. Étrange, leur
accoutrement me semble familier. Je suis parti 10 minutes avant eux
et ils m’ont devancé. Ils ont pris le bon chemin… Celui de
gauche. « Ceux qui s'avancent trop précipitamment
reculeront encore plus vite » : un peu de sagesse
pour le feu follet. Au prix de quelques efforts, je rejoins ma sœur
qui ferme la marche. Je la dépasse. Je double ensuite Mac
Tourb. Je progresse. Mac Fire, Mac Tarp et Mac Midges s’offrent une
courte halte en haut du col. Il est 10h15. Arrivé à
leur niveau, je fais délibérément le choix de
les ignorer. Je consulte mon topoguide et emprunte un chemin, celui
qui me semble être le bon.
Je mets le turbo. Je marche durant 10
minutes à bonne allure. Les autres me sifflent. Peut-être
souhaitent-ils que je les attende ? Je m’en moque. Je reste
bloqué sur la réflexion de Mac Midges hier soir, sur
la tartine de pain usurpée ce matin, sur le tabac que j’ai
dû mendier au salon de thé. Je continue. Les sifflements
sont moins puissants. Je m’arrête. Mais où se
dirigent-ils ? Que font-ils ? Aurais-je, une fois de plus,
choisi le mauvais chemin ? Il semblerait que ce soit le cas…
Médiocre interprétation du topoguide…
Cette fois encore,
j’ai pris le sentier
de droite… « Les
batailles se perdent dans la précipitation » :
un peu de sagesse populaire ne peut jamais faire de mal à
un feu follet… J’ai perdu une bataille, mais la guerre ne l’est
pas pour autant. En toute conscience, j’ai agi comme un imbécile…
Je rebrousse chemin. Je cours à toute vitesse avec mon sac de
20 kilos sur le dos. J’élabore une stratégie pour les
rattraper. Je souffle dans les descentes en conservant une bonne
allure et j’explose dans les montées, afin de faire durer
l’effort le moins longtemps possible. À mi-chemin dans la
descente, je commence à accélérer de manière
à atteindre ma vitesse de pointe au pied de la montée,
et là : je fonce. Je bouste le cardio, mais ma tactique est
payante. Elle l’est, car les déclivités sont minimes.
Je rattrape mon retard, je rattrape mes coéquipiers, je
dépasse mes partenaires un à un, calvanisé par
l’effort. Le triple 7 poursuit sa course à travers l’Ohio…
Marchant désormais seul à
l’avant du convoi, je prends mon temps et observe le paysage.
Soudain, un électrochoc sonore vient me percuter. Un avion
militaire me survole. Il n’est pas seul. Un second aéronef
le rejoint, puis un troisième. Ils se livrent à une
démonstration ou à un exercice, on ne sait pas trop.
Une balafre pour mon oreille, une balafre pour cette vallée…
De peur de devenir redondant, je préfère m’arrêter
là. Mais que font-ils ? Mystère. C’est
impressionnant. Tout ce que j’espère c’est que ces trucs
sont pilotés par des personnes saines d’esprit. J’imagine
les gros titres : « Une manœuvre militaire qui
tourne mal : les 6 randonneurs français victimes d’un
pari qui dégénère » « Les
pilotes avaient besoin d’action, les randonneurs en ont payé
les frais » « Terrible méprise de
l’armée écossaise : une erreur de programmation
des GPS et tout bascule » « Le randonneur
épargné témoigne : pire que la tourbe, le
bain de sang ». Soudés face à l’adversité,
nous en sortîmes sains et saufs…
Une rivière face à moi…
Une question… À gauche ou à droite du cours d'eau.
Choix cornélien. J’ai comme l’impression d'y avoir déjà
été confronté en cette matinée. J’attends
mes partenaires. Je sollicite l’avis du public. Je craque mon
joker. C’est ma dernière bafouille, dieu des Highlands…
Ils prennent à droite. J'opte
pour la gauche. Cette fois, j’en suis persuadé, je détiens
le bon choix. L’horizon est découvert et l’on s’est fixé
un objectif commun : le col qui se dessine à
quelques kilomètres devant nous. Je marche seul et ça
fait du bien. Quelque part, je suis content de vivre cette journée
en solo. Je ne suis peut être pas prêt à le faire
sur 10 ou 15 jours, mais là c’est cool. Et puis je ne suis
pas totalement isolé. Ils sont ici, à quelques
centaines de mètres. Le paysage est magnifique : large
vallée traversée d’un cours d’eau et ponctuée
de blocs de roches, de plus en plus présents avec l’altitude.
J’avance bien, mais je vais devoir bientôt franchir la
rivière. Plus je repousse ce moment, moins l’obstacle sera
important. Je le retarde donc. J’ai pris de l’avance sur mes
coéquipiers. Le chemin que j’ai emprunté jusqu’alors
se perd dans une végétation dense implantée sur
un sol humide. Il est temps pour moi de rejoindre la rivière
et de la traverser. Je coupe à travers un fond de vallée
spongieux et capricieux. Je franchis le cours d’eau sans encombre.
Je dispose d’une certaine avance sur mes coéquipiers. Je
dirais 10 petites minutes à vue de nez. Mais face à
nous se dévoile un relief abrupt et étendu. C’est une
autre partie. Je décide de faire une bonne pause. Je les
attends. Ils me rejoignent, ils semblent éreintés.
Je
décampe. Je coupe à travers le flanc de montagne en
m’approchant au plus près de la ligne de plus forte pente.
C’est intense, mais efficace. Je maintiens mon avance. Au fil de
l’eau, je me vois obligé de faire quelques pauses. Elles
sont à chaque fois un peu plus longues.
À 200 m du
col, ils me rattrapent et me dépassent. Je repars de plus
belle. Nous nous rejoignons au niveau de ce dernier. Il est 13h15 et
le vent souffle de toutes ses forces. Je suis un fétu de
paille. Mais je reste planté au sol. Dans la tourbe je
m’enracine, désormais familier de cet environnement. Nous
avons faim, mais les conditions du pique-nique idéal ne sont
pas réunies. Je pars et dévale la colline, suivi de
près par mes coéquipiers.
Ragaillardi par le vent, la descente ou
l’adrénaline, je descends rapidement la montagne et séme
mes partenaires. Je les entends siffler, mais je ne reviendrai pas
en arrière. Hors de question. Et puis, je suis heureux, seul
dans les Highlands. Pas de contraintes, pas de problèmes, pas
de dilemmes. Juste moi, les Highlands et les folles bourrasques.
Après 45 minutes de marche, je m’arrête pour manger.
Les rafales s'intensifient et je me vois obligé d’enfiler
une polaire. Je pique-nique, assis sur un bloc rocheux. Le vent ne
s’est pas adouci. Je descends le long d’une vallée et il
s’engouffre dans celle-ci. Il ne me laisse que peu de répit.
Entre deux bourrasques, j’arrive à me rouler une clope.
Après un rapide coup d’œil sur mon paquet de tabac, je
constate qu’il ne me reste approximativement que deux cigarettes
pour le reste de la journée. Ca risque d'être chaud,
mais c’est comme ça. Peut-être est-ce le moment
d’arrêter ? Il s’agirait d’un choix astucieux
vis-à-vis d’une programmation de vie sur du long terme…
J’hésite. Devrais-je le tenter maintenant ? Bien sûr
que je le devrais. Je suis lâche. J’abandonne cette idée.
Il faudra un jour que je provoque cette décision. Ce jour
viendra. Il devra venir. Je l’affronterai, je m’en persuade. Il
est 14h15 lorsque je repars.
Je poursuis ma descente. Mes
coéquipiers sont loin derrière apparemment. Je ne les
vois plus, je ne les entends plus. Je suis le lit d’un cours de
plus ou moins loin, il est mon guide. En bas de la vallée se
dessine une voie goudronnée. J’aperçois quelques
voitures qui l’empruntent. Au bout de cette route se trouve
Morvich. Morvich est un petit village ancré au bord d’un
loch. Il constitue notre objectif du jour. C’est là que
j’attendrais le reste de l’équipe.
Le chemin que je suis est capricieux.
Il disparaît tantôt pour réapparaître
furtivement à quelques mètres avant de s’effacer à
nouveau. Le terrain est de plus en plus accidenté. Les
passages sont parfois techniques. Je prends mon temps et étudie
mon itinéraire sur de courtes distances observant le sol, le
relief et les prises potentielles. J’évalue le danger, je
limite les risques. Je suis seul. Je ne peux pas me permettre de faire
l’imbécile. Je rejoins le cours d’eau. Je le surplombe
alors qu’il se transforme en chute vertigineuse. Le gouffre est là,
sous mes yeux. Il est impressionnant. Cette vallée est plus
encaissée qu’il n’y paraît.
Je continue ma descente. Je reste
concentré. Je me fais quelques frayeurs, quelques petites
montées d’adrénaline. Ça fait du bien. Les
abords du torrent deviennent de moins en moins praticables.
Progressivement, la rivière s’étoffe. Les rives
demeurent pentues, mais la végétation se fait plus
dense, plus développée et se transforme en un
inextricable enchevêtrement d’obstacles. Ça se
complique et ça me plaît. Une unique possibilité :
descendre dans le lit du cours d'eau. Je saute de bloc en bloc. Là
encore, je m’arrête brièvement et régulièrement
pour choisir le meilleur chemin. Une seule crainte, que la rivière
devienne cascade en un point. Pour l’instant, tout va bien…
Cependant, le ciel se couvre depuis tout à l’heure. De gros
nuages grisâtres tapissent l’horizon et l’assombrissent
rapidement. Je continue mon petit jeu à travers le dédale
rocheux et humide.
Ça y est, je commence à
sentir quelques gouttes. Un nouveau paramètre vient compliquer
l’équation : la pluie. Il faut que je sois sorti du
cours d’eau avant qu’elle ne se déclare véritablement.
Sauter de dalle en dalle lorsqu’elles sont trempées peut
s’avérer très dangereux. Cette journée me
plaît. J’avais besoin de cette petite dose d’adrénaline
et de solitude. Je force l’allure. Ma nouvelle préoccupation : aller plus vite que la pluie. Je déploie une énergie
considérable en concentration. Cette rivière n’en
finit jamais. À plusieurs reprises, je glisse, trébuche,me
relève. Ça y est, le cours d'eau s’élargit, le
relief s’adoucit. J’ai atteint le fond de vallée.
Victoire, je viens de gagner une de mes batailles !!!
Après quelques minutes de marche
et après avoir franchi une impressionnante clôture de 3
mètres de haut, je rejoins la route, le goudron, le réseau…
La civilisation, en bref. Drôle d'ouvrage qui ceinture le
vallon. Que retient-il ? Des dinosaures ? Des girafes ?
Pourquoi monter si haut ? Juste pour m’emmerder probablement…
Certainement un coup de l’autre taré du salon de thé.
Je lui attribuerai volontiers un rôle dans la genèse de
chacun des trucs bizarres que l’on rencontre, mais je sais
pertinemment qu’il n’y est vraisemblablement pour rien. En outre,
il ne mérite pas qu'on lui accorde tant d’importance. Il
prend la forme d’un personnage secondaire dans ce récit et
c’en est déjà presque trop.
Une fois sur la route, j’enfile mon
poncho, me roule une cigarette et m’hydrate. Il est 16h30.
Direction Morvich : en avant toute. Il pleut. Les voitures et
camions m’aspergent à chaque passage. J’ai connu des
chemins de villégiature plus bucoliques. Au bout d’une
demi-heure de marche, je rejoins une station-service. Plantés
devant le seuil du commerce, j’aperçois Nic Zubrowka, Mac
Tourb et Mac Fire… Comme on se retrouve… Ils auront finalement
choisi le bon itinéraire, le plus rapide. Celui qui tournait à
gauche, certainement… Je ne regrette pas mon après-midi de
hors-piste. J’entre dans la station, y croise Mac Midges et Mac
Tarp. J’achète un paquet de tabac au prix fort, 2 cannettes
de cidre et un mars. Il faut peu de choses pour rendre un homme
heureux. Chacun d’entre nous semble comblé par les
trouvailles qu’il vient de faire dans la modeste échoppe.
Après une rapide concertation, nous sommes tous d’avis de
trouver un endroit sec, chaud et confortable pour passer la nuit.
Nous décidons de nous diriger vers un hôtel situé
à quelques centaines de mètres. Sur la route, j’ai
une explication avec Mac Midges. Je l’attendais, il était
temps qu’elle advienne. Je suis heureux de l’avoir. Nous contemplons le Loch Duich. Même
sous la pluie, le paysage demeure magnifique.
Arrivés au
Kingtail Lodge Hôtel, nous apprenons que ce dernier est
complet. La réceptionniste nous invite à la suivre dans
le bar de l’hôtel. Elle peut se renseigner pour nous dégotter
un éventuel Bed and breakfast. Aussitôt dit, aussitôt
fait. Elle en trouve un disponible à moins de 2 km. Le
prix est acceptable. On valide. On paye directement au comptoir. On
en profite pour retirer de l’extracash et pour boire une bonne
bière dans le salon cossu et coquet de l’établissement.
Il est 18h30, la soirée s’annonce plutôt bien.
Nous décampons vers 19h. Nous
remercions la réceptionniste et rejoignons le Bed and
breakfast. C’est super sympa : des lits moelleux, une salle de
bain, une cuisine équipée… Top. La tournée
des douches commence. Pendant ce temps, chacun vaque à ses
occupations diverses : lessive, linge à sécher,
rangement, téléphonie, application de crèmes
apaisantes, repos. Nous nous retrouvons à 21h pour l’apéro.
Notre hôte, que nous n’avons pour ainsi dire pas vu, est
plutôt cool. Il nous fait don d’une quinzaine de bières…
Prends-en de la graine, vil tenancier de salon de thé !!
Nous disposons, de plus, de celles qui ont déjà été
achetées à la station-service. On profite de ce bon
moment pour faire un Yam’s. L’apéro se prolonge durant la
préparation du repas. La transition est brillamment effectuée.
J’ai préparé un plat à base de semoule et
d’épices. Nous avons beau avoir faim, la tambouille s’avère
légèrement trop assaisonné. Ça pique un
peu, beaucoup, passionnément. Et même les plus affamés
d’entre nous font les fines bouches. Je viens de flinguer les
papilles gustatives d’un groupe de 6 personnes. Par courtoisie ou
par goût du challenge, mes coéquipiers terminent le
plat. Après tout, la douleur est surtout présente
durant les 5 premières minutes. Passé ce délai,
le brasier qui nous sert de bouche est quelque peu anesthésié,
insensibilisé.
Nous faisons le point sur l’itinéraire.
77 km parcourus en 4 jours… Finalement, c’est pas si mal. On
atteint presque les 20 km par jour… L’objectif des 140 km
en une semaine serait-il à notre portée ?
La nuit porte conseil. Il est minuit
passé de quelques minutes lorsque j’éteins la lampe
de chevet. Je suis bien… Il fait bon, le sommier est moelleux et je
suis propre. Je m’endors rapidement.
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